Monday, November 27, 2006

A la croisée des chemins




Babel, Alejandro González Iñárritu.

Le vent qui court
Les regards qui se perdent
Les destinées impatientes
Les corps qui se cherchent
Un ciel immense et rempli de nuages
Des sentiments maladroits
Les yeux fous de désir
Le temps éclaté (sa perception)
La dissolution de l'espace
Sous chaque angle, une prise de vue différente, une opinion qui s'affirme et lutte avec acharnement
Le flot des corps, celui des vies, qui se démène et s'engloutit dans sa propre masse
Le rire ininterrompu du cynisme
Le battement d'ailes du papillon vu à travers un kaléïdoscope obscur et mélancolique
La caméra au poing chavire et se dissout dans la métaphore du flux.


S.

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Sunday, November 19, 2006

De l'incursion de l'Ecriture dans l'Art


Ecritures sculptées sur les murs de la salle de réception de l'Opéra de Marseille :
Orphée magicien subtil des mille bruits de la nature tu pénétras l'accord secret. Tes accents unissaient les bêtes et les hommes dans une même communion et renouvelaient l'enchantement de l'âge d'or des temps révolus.
Orphée que sur le seuil de ce temple ton nom soit évoqué. Dispense au visiteur la divine vertu de tes rythmes errants sur les rives méditerranéennes pour qu'il lui soit révélé par le contact du beau l'essence même de la vie.
Ecritures relevées sur le mur de scène :
Méditation scénique
Choreutes et attributs
Le chant agreste
Chant lyrique
La voix tragique
La naissance de la beauté / Aphrodite massalienne / Hymne de la mer soulevée
La comédie musicale
Les danses
Les deux voix
Le chant de l'épopée
La mémoire théâtrale
Autant d'énigmes poétiques, d'arcanes à déchiffrer. Et ces mystères font frémir l'imaginaire de qui les croise.
S.

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Saturday, November 11, 2006

Ballet National de Marseille, Carte blanche aux danseurs


Ce 11 novembre 2006, soirée ouverture #5 au Ballet National de Marseille. Cinq danseurs imaginent quatre chorégraphies. La troupe interprète ces créations, dont les chorégraphes. Quatre oeuvres sublimes et originales.

"En passant par là...", Marion Cavaillé.
"Cul-de-sac", Marcos Marco et Yannick Rayne.
"Manfred", Katharina Christl.
"Koe (la voix sans timbre)", Yasuyuki Endo.

Il y a l'ombre du mouvement dans la clarté de l'immobilité. Il y a la cadence des gestes. Il y a la précision et la justesse.
Dans la lumière ocre et bleue des projecteurs, on entend le souffle qui s'échappe des poitrines échauffées. Les pieds frappent le plancher dans un bruit assourdi et vague. Les corps musclés luisent de l'effort consenti et offert à notre émerveillement.

Des artistes somptueux et rares se donnent en spectacle.
Marcos Marco et Yannick Rayne se distinguent par leur sérieux burlesque, tout en souplesse et en ingéniosité.
Katharina Christl met en scène son agitation hachée, percutante et pleine de la retenue de sa pudeur.
Yasuyuki Endo nous transporte dans un monde oniriquement asiatique : quatre bougies dans des vasques de céramique, disposées aux coins de la scène, éclairent une pièce au rythme envoûtant. Les danseurs portent des pantalons amples et noirs, et les percussions de la musique scandent une transe chamanique développée en clair-obscur. Profonds soupirs, regards graves, gestes tranchés et purs. Frémissement des êtres, de tous les êtres.

"Une voix sans timbre,
Un souffle qui dort,
Un cri sans résonance,
Une parole sans mot...
Pas besoin de voix.
D'ici, on entend l'écho des énergies qui s'élèvent..."
Yasuyuki Endo.

Une soirée faste.

S.

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Sunday, November 05, 2006

Gachu et Nervé

Gachu et Nervé, c'est un duo hors du commun... C'est un clown blanc et un électron libre qui repoussent les limites des bornes ! Aucunes restrictions, ici l'essentiel c'est de s'amuser et le contrat est largement rempli.
Je reconnais que leur humour est spécial, mais c'est appréciable de voir des gens originaux, qui se démarquent. Nervé joue de sa ressemblance avec Fernandel, mais il sait se renouveler.

Gachu et Nervé se lâchent et on les suit au bout de leur délire. Et c'est si délicieux de voir ce fou de Nervé tout timide après la représentation !

Je ne suis pas une spécialiste des cafés-théâtres (même si je prends de plus en plus goût à cette ambiance conviviale...), mais si vous avez envie de rire, courez-y, ce sont des tueurs ! Ils se produisent jusqu'au 11 Novembre au théâtre de l'archange à Marseille.

http://www.gachuetnerve.com/

http://www.larchange.fr/

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"Une si douce fureur", ou "La Confusion des sentiments"

"Mon coeur deviendra poussiéreux."

Christian Authier signe avec "Une si douce fureur", Stock, 2006, un livre étrange et envoûtant. A première vue, on pourrait se lasser de ce roman qui évoque une quantité de personnages, sans jamais vraiment les présenter ni les mettre en lumière, mais on se prend rapidement au jeu de cette histoire qui cherche à analyser l'évolution des rapports amoureux avec les nouveaux moyens de communication (sms, mails).

"Il est de certains êtres comme de certains pays, on n'en revient pas. Longtemps après les avoir quittés, leurs paysages et leur langue nous habitent encore."

Nous vivons à l'ère de la rapidité, nous sommes en quête d'immédiateté, d'instantanéité. Nous voulons des réponses à nos messages tout de suite. Chaque silence devient une séparation, chaque délai une déchirure.
De l'état d'urgence, la précipitation, découlent l'affolement et la dispersion des êtres. Les nerfs sont à vif, les nerfs sont avivés. Les corps sont tendus comme les cordes d'un violon accordé à tout rompre.
Et l'on perd l'habitude d'attendre (et pourtant, "L'attente est un prélude mineur" selon Boris Vian, mais à quoi ?), de croire et d'espérer.

Malgré cela, Christian Authier, dans son style précieux et posé, nous dit que :

"[...] le temps passé fait que les mots et les sentiments seront bientôt poussière que le vent emporte."

S.

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Friday, November 03, 2006

Un captif amoureux, Jean Genet

L'acteur, seul sur scène, est présent certes, mais ce n'est pas ma conception du théâtre engagé.
Je sais bien que ce n'est pas comparable mais j'ai préféré de très très très loin "Froid" de Lars Nören à La Criée l'an passé. Nous étions carrément sur la scène et totalement happés par le jeu des acteurs particulièrement convaincants. Mention Spéciale à Ismaël, cher Carlos Martins...

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Guerre et Paix, mise en scène Piotr Fomenko

L'expérience est unique ! Aller voir une pièce de 3h45 en russe surtitré, franchement il fallait oser ! C'est chose faite et sans regret !
J'ai eu un peu peur de ne pas réussir à accrocher mais la mise en scène est tellement surprenante qu'on entre dans le jeu immédiatement. Les acteurs ont une énergie débordante et la pièce a un rythme effréné... Tant et si bien que toute la salle se laisse conter et au bout de 3h45 personne n'a envie que ça s'arrête. Incroyable, non ?
Joli mouvement...

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Ballet National de Marseille

J'ai découvert leur travail l'année dernière avec "La Cité Radieuse" de Frédéric Flamand. Je pense qu'on ne peut pas savoir si on aime la danse contemporaine tant qu'on a rien vu de Frédéric Flamand.
Il y a une poésie infinie dans l'oeuvre de ce chorégraphe qui me bouleverse complètement.

La troupe elle-même de danseurs est exceptionnelle, et même si ça ne se fait pas trop, je voudrais mettre en avant les sublimes Yannick Rayne, Lionel Hun, Frédéric Carré, Yasuyuki Endo, Simon Courchel et une petite danseuse brune dont j'ignore le nom mais à la Grâce légendaire.


http://www.ballet-de-marseille.com/

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Fiat Lux !

Bienvenue à tous sur ce blog naissant, consacré aux multiples manifestations de la culture en général et de l'art en particulier.
Le but est simple : il s'agit d'exposer coups de coeur, effusions d'idées, et émotions ressenties. Peut-être que cette démarche donnera envie à chacun de découvrir un spectacle, un livre, etc., bref, de nouveaux univers, et pourquoi pas, de délivrer à son tour sa pensée.

"Quand j'ai fini un travail, je cours au théâtre ou je vais à la pêche."
Anton Tchekhov.