Tuesday, September 18, 2007

Les quatre saisons. Angelin Preljocaj


Il y a une réputation derrière ce nom.
On s'attend à un choc, violent. Et le ballet s'ouvre, lentement, dans une langueur raffinée. La musique de Vivaldi n'est bien sûr pas étrangère au charme qui s'installe.
Et d'un coup, l'énergie surgit.
Surréaliste. Magistrale.
Les femmes araignées côtoient les starlettes de plage. Une grande inventivité se déploie.
Aucune vulgarité, juste une leçon de vie avec la provocation que cela implique parfois.
Mais nécessairement.
Il y a une réputation derrière ce nom.
Justifiée.
Méritée.
Indéniable.

Pour suivre l'actualité de ce ballet :

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Sunday, September 16, 2007

"Dessin la main légère, formes de l'ombre"


La formule est de Pierre Bonnard, dont on peut voir une belle sélection de ses dessins au Musée Cantini, à Marseille, jusqu'au 2 décembre 2007. Plus de 160 oeuvres, au crayon pour la plupart, mais aussi à l'encre, à l'aquarelle, au pastel, au crayon lithographique, sur des petits morceaux de papier. Les bords déchirés sont parfois émouvants.

On retient de tout cela une extrême liberté du trait, une forme de spontanéité. Bonnard ne dessinait pas pour faire plaisir à un éventuel public, mais pour sa propre jouissance, et cela se voit. Les images sont polymorphes et polysémiques, à la fois brouillonnes et soignées.

Cette manie d'encadrer les dessins, avec la palette qui s'inscrit tout autour, et à l'inverse, de les rendre confus par un violent gribouillage, fréquemment placé au premier plan.

Tout est prétexte au croquis : une nature morte, un paysage, sa femme aussi bien sûr, sans oublier les livres à illustrer, les affiches à créer, etc.


Et puisque "le dessin c'est la sensation, la couleur c'est le raisonnement", s'imprègne la volupté de l'art dans la lumière atténuée.
Le 3 octobre, l'artiste fêtera ses 140 ans.

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Correspondances

Je crois qu'il y a encore plein de choses qui nous échappent. Là où le regard ne porte pas...
Où est-ce que le regard ne porte pas ?
La réponse peut être : partout
La réponse peut être : nulle part
Il n'y a peut-être pas de réponse aussi.
Au-dedans et au dehors
dans le passé
dans le souvenir
dans le futur
dans l'avenir
dans ce que nous ne maîtrisons pas
dans ce que nous croyons trop maîtriser
dans l'éphémère
dans l'éternité.

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Peter Friedl et Toni Grand au MAC


Dans le hall d'entrée, se donnent à voir les fameux cylindres de plexiglas de Toni Grand, dont le pas correspond à la longueur d'un poisson. Le ton est donné. L'artiste camarguais a toujours insisté sur une sculpture à partir de l'animal et du végétal, à la mesure même de ces règnes. Alors que les systèmes de mesure classiques sont basés sur les dimensions humaines (pied, pouce, tatamis, etc), sont ici proposées des formes incongrues aux proportions autres. Ce sont des morceaux de bois stratifiés, ce sont des poissons momifiés dans la résine. S'élancent des lignes d'anguilles, des totems de congres, comme autant de lignes de fuite. Les branches pétrifiées portent encore la marque de leur origine. Et nagent dans le vide des fouillis inextricables. On dirait les gribouillages de la pensée.
De Peter Friedl, s'offrent des amas de photographies, exposé(e)s en tous sens, des vidéos insensées, des sérigraphies, fascinantes de simplicité et de profondeur. Ici, un quadrillage enfermant des crocodiles, là, une immense carte des Etats-Unis sur fond rouge, dont il manque la côte extrême orientale. En s'approchant, on voit alors apparaître les noms des Etats indiens. Et puis, il y a les dessins de l'artiste bien sûr, surtout les dessins.
Le dessin comme un simple mot, talk, une sentence, Niente di nuovo, une tache, un collage, un griffonnage. Le dessin sur du papier, quelle que soit son origine, sa taille, sa qualité. Le dessin avec n'importe quel medium : crayon, feutre, stylo, peinture. Le dessin qui aborde n'importe quel sujet, obscène ou pas. Le dessin aux allures enfantines.On pense à Paul Klee, le peintre qui s'imposait de dessiner avec la main gauche pour se rendre inhabile, enfantin, et imprévisible.
Il y a là l'exposé d'une maîtrise implacable de l'art graphique.
Et surgit la poésie, si souvent.

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Thursday, September 06, 2007

A voir !


Avant que la saison théâtrale 2007/2008 ne commence pour de bon, voici un petit inventaire des quelques pièces qui seront jouées à Marseille et Aix-en-Provence, et qui nous semblent à ce jour incontournables.


Au Théâtre de La Criée (Marseille) :


Hedda Gabler, de Henrik Ibsen, mes Thomas Ostermeier
Gens de Séoul, de Oriza Hirata, mes Franck Dimech
La Cruche cassée, de Henrich Von Kleist, mes Frédéric Bélier-Garcia
Ubu Roi, de Alfred Jarry, mes Ezéquiel Garcia-Romeu
Bobby Fisher vit à Pasadena, de Lars Noren, mes Renaud Marie Leblanc
Andromaque, de Jean Racine, mes Declan Donnellan
Othello, de William Shakespeare, mes Gilles Bouillon
La Femme d'avant, de Roland Schimmelpfennig, mes Claudia Stavisky
L'Echange, de Paul Claudel, mes Yves Beaunesne
La Maman bohème et Médée, de Dario Fo, mes Didier Bezace
Le Temps est un songe, de Henri-René Lenormand, mes Jean-Louis Benoit
La Mère, de Bertolt Brecht, mes Jean-Louis Benoit



Au Théâtre du Gymnase à Marseille :


Face au mur, de Martin Crimp, mes Hubert Colas
Maître Puntila et son valet Matti, de Bertolt Brecht, mes Omar Porras
Woyzeck, un spectacle de Josef Nadj
Illusions comiques, de Olivier Py
Zelinda et Lindoro, d'après Carlo Goldoni, mes Jean-Claude Berutti
Blanc, de Emmanuelle Marie, mes Zabou Breitman
L'Enfant et les sortilèges, de Maurice Ravel, mes Patrice Caurier et Moshe Leiser
Le Cabaret des hommes perdus, de Christian Siméon, mes Jean-Luc Revol
La Seconde surprise de l'amour, de Marivaux, mes Luc Bondy
La Cantatrice chauve, de Eugène Ionesco, mes Daniel Benoin
Confidences trop intimes, de Jérôme Tonnerre, mes Patrice Leconte



Au Théâtre du Jeu de Paume à Aix :


Spectacle de Patrick Timsit (one-man-show)
Huis clos, de Jean-Paul Sartre, mes Michel Raskine
Zouc par Zouc, de Hervé Guibert et Zouc, mes Gilles Cohen
Les Diablogues, de Roland Dubillard, mes Anne Bourgeois



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Saturday, September 01, 2007

"Je ne pensais pas pouvoir rire aujourd'hui"



Un film français. Un beau film français. Un film juste et sensible. Une oeuvre élégante, émouvante, poignante. Une oeuvre qui fait rire aussi, parfois, dans un détachement qui soulage. Un film en tous points bouleversant. Un angle de vue qui renverse pas mal de certitudes.

Ce sont des choses vraies qui sont mises en images, des émotions pures, de la délicatesse. C'est une histoire d'amour à la fois complexe et fluide. C'est un nouvel avatar de la Confusion des Sentiments.

Avec Ceux qui restent, Anne Le Ny, scénariste, réalisatrice et actrice, signe là un des meilleurs films que nous ayons vus ces derniers temps.

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