Saturday, November 11, 2006

Ballet National de Marseille, Carte blanche aux danseurs


Ce 11 novembre 2006, soirée ouverture #5 au Ballet National de Marseille. Cinq danseurs imaginent quatre chorégraphies. La troupe interprète ces créations, dont les chorégraphes. Quatre oeuvres sublimes et originales.

"En passant par là...", Marion Cavaillé.
"Cul-de-sac", Marcos Marco et Yannick Rayne.
"Manfred", Katharina Christl.
"Koe (la voix sans timbre)", Yasuyuki Endo.

Il y a l'ombre du mouvement dans la clarté de l'immobilité. Il y a la cadence des gestes. Il y a la précision et la justesse.
Dans la lumière ocre et bleue des projecteurs, on entend le souffle qui s'échappe des poitrines échauffées. Les pieds frappent le plancher dans un bruit assourdi et vague. Les corps musclés luisent de l'effort consenti et offert à notre émerveillement.

Des artistes somptueux et rares se donnent en spectacle.
Marcos Marco et Yannick Rayne se distinguent par leur sérieux burlesque, tout en souplesse et en ingéniosité.
Katharina Christl met en scène son agitation hachée, percutante et pleine de la retenue de sa pudeur.
Yasuyuki Endo nous transporte dans un monde oniriquement asiatique : quatre bougies dans des vasques de céramique, disposées aux coins de la scène, éclairent une pièce au rythme envoûtant. Les danseurs portent des pantalons amples et noirs, et les percussions de la musique scandent une transe chamanique développée en clair-obscur. Profonds soupirs, regards graves, gestes tranchés et purs. Frémissement des êtres, de tous les êtres.

"Une voix sans timbre,
Un souffle qui dort,
Un cri sans résonance,
Une parole sans mot...
Pas besoin de voix.
D'ici, on entend l'écho des énergies qui s'élèvent..."
Yasuyuki Endo.

Une soirée faste.

S.

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2 Comments:

Anonymous Anonymous said...

Ce fut une soirée extraordinaire...
Autant il est agréable de voir les jeunes danseurs, autant les danseurs du ballet sont des miracles.

Je suis admirative devant l'univers presque chamanique de Yasuyuki Endo. J'aime ses mouvements suspendus dans la Grâce des soupirs.

Je suis enchantée par la chorégraphie électrique et souriante de Marcos Marco et Yannick Rayne (dont le dandysme est succulent).

Je suis subjugée par Katharina Christl. Cette danseuse sait dissocier la moindre de ses articulations, elle les démultiplie. Elle utilise tous les degrés de sa liberté.

2:56 PM  
Blogger Cléanthys said...

Degrés de liberté à la fois ouverts et restreints. Tantôt elle explose, tantôt elle se replie sur elle-même, comme si elle était incapable de bouger, de se déplacer. Katharina Christl réinvente les façons de se mouvoir.

Amusant de comparer cette aisance à (se) jouer du mouvement avec les habiletés déjà évidentes des élèves de l'Ecole de Danse, dans la pièce remarquablement créée par Marion Cavaillé.

10:32 AM  

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