Sunday, September 16, 2007

Peter Friedl et Toni Grand au MAC


Dans le hall d'entrée, se donnent à voir les fameux cylindres de plexiglas de Toni Grand, dont le pas correspond à la longueur d'un poisson. Le ton est donné. L'artiste camarguais a toujours insisté sur une sculpture à partir de l'animal et du végétal, à la mesure même de ces règnes. Alors que les systèmes de mesure classiques sont basés sur les dimensions humaines (pied, pouce, tatamis, etc), sont ici proposées des formes incongrues aux proportions autres. Ce sont des morceaux de bois stratifiés, ce sont des poissons momifiés dans la résine. S'élancent des lignes d'anguilles, des totems de congres, comme autant de lignes de fuite. Les branches pétrifiées portent encore la marque de leur origine. Et nagent dans le vide des fouillis inextricables. On dirait les gribouillages de la pensée.
De Peter Friedl, s'offrent des amas de photographies, exposé(e)s en tous sens, des vidéos insensées, des sérigraphies, fascinantes de simplicité et de profondeur. Ici, un quadrillage enfermant des crocodiles, là, une immense carte des Etats-Unis sur fond rouge, dont il manque la côte extrême orientale. En s'approchant, on voit alors apparaître les noms des Etats indiens. Et puis, il y a les dessins de l'artiste bien sûr, surtout les dessins.
Le dessin comme un simple mot, talk, une sentence, Niente di nuovo, une tache, un collage, un griffonnage. Le dessin sur du papier, quelle que soit son origine, sa taille, sa qualité. Le dessin avec n'importe quel medium : crayon, feutre, stylo, peinture. Le dessin qui aborde n'importe quel sujet, obscène ou pas. Le dessin aux allures enfantines.On pense à Paul Klee, le peintre qui s'imposait de dessiner avec la main gauche pour se rendre inhabile, enfantin, et imprévisible.
Il y a là l'exposé d'une maîtrise implacable de l'art graphique.
Et surgit la poésie, si souvent.

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