Monday, February 12, 2007

Gente di plastica. Mise en scène de Pippo Delbono. Prix olimpici del teatro 2003.


« Bonjour tout le monde ! Vous souvenez vous de Franck Zappa ? Ce soir, nous allons commencer avec quelques mots de Franck Zappa, des mots pris çà et là dans son livre… »

C’est par ces quelques mots que Pippo Delbono nous invite à rentrer dans son univers, une promenade en compagnie de seize comédiens qui nous livre « une étourdissante fresque humaines aux couleurs, à la poésie et à la virtuosité insensées ». Du haut de sa caisse radio, l’auteur nous offre une vision du monde sous l’empire de l’humour ironique. Une fois la musique lancée, une étrange danse s’organise entre les lectures de Pippo et leur mise en exergue au travers de scènes anecdotiques de retrouvailles de famille, de soirée chic, de réception… Ces moments de vie apparemment anodin dressent le tableau d’un système de poses codifiées auxquelles nous sommes tous assujettis. On comprend alors doucement que Pippo Delbono invente une langue pour nous montrer combien notre monde est plastique et trop soucieux de lui même, dépendant infiniment de sa propre image. Cette image de plastique qui commande chacun de nos gestes et peut être même nos sentiments est à la fois drôle et inquiétante. Elle déforme la vie pour la rendre sous un jour plus vrai.

Puisant sa force à la fois dans un déterminisme étouffant et le recours subtil à un désespoir qui se veut moteur, cette pièce imbibe la salle d’une atmosphère étrange. On se trouve en face d’une cinématique de la vie contre laquelle on à envie de se révolter mais qui nous est pourtant si familière. Tout le talent de lecteur de Pippo vous fait vivre chacun des mots prononcés, vous mettant tantôt face à l’angoisse, tantôt face au bonheur toujours plus plastique de tous les personnages. Vraiment, il faut avoir accroché sa ceinture pour plonger dans cette pièce qui interroge notre monde en profondeur, multipliant les échos et les résonances… Monsieur Pippo, tellement submergé par ce que je venais de voir, je n’ai pas applaudi à la fin de la pièce, mais c’est avec une grande révérence que je vous dis BRAVO !

Avec : Dolly Albertin, Gianluca Ballarè, Bobò, Enkeleda Cekani, Margherita Clemente, Piero Corso, Pippo Delbono, Lucia Della Ferrera, Fausto Ferraiuolo, Gustavo Giacosa, Simone Goggiano, Elena Guerrini, Mario Intruglio, Nelson Lariccia, Maura Monzani, Pepe Robledo.



Michaël H, auteur associé.

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