Monday, July 09, 2007

"On n'enferme pas les miracles". Frédéric Beigbeder


Il y a deux manières d'aborder l'oeuvre de Frédéric Beigbeder. Soit on abandonne très vite devant un pessimisme et un cynisme affichés. Soit on s'y jette à coeur perdu.
On pourrait voir des influences de Bret Easton Ellis dans cette peinture déchaînée d'un monde sulfureux. Mais ce serait rater la profondeur de sa plume déliée.

La différence entre un provocateur et Frédéric Beigbeder, c'est la poésie.
Au-delà des calembours, des jeux de mots et d'un humour indéniables, ses livres sont empreints d'une grande sensibilité, d'amour dévastateur.
Ses personnages tourmentés sont des passionnés, jetés dans des tourbillons d'expériences extravagantes, mais affamés malgré tout de sentiments envoûtants.

Frédéric Beigbeder sait raconter les grands élans amoureux et les affres mentaux qui les accompagnent, toutes ces questions qu'on se pose, ces dilemmes qu'on s'inflige, ces peurs accablantes.

Frédéric Beigbeder pense qu'il y a un avant et un après Louis-Ferdinand Céline. Je crois qu'il en est de même pour lui : on n'en sort pas indemne.



Pour découvrir son talent, il suffit de se plonger dans :
Mémoires d'un jeune homme dérangé
Vacances dans le coma
L'amour dure trois ans
99 Francs
Windows on the world
L'égoïste romantique
Au secours pardon
Nouvelles sous Ecstasy
Dernier inventaire avant liquidation
Je crois Moi non plus : Dialogue entre un évêque et un mécréant
Rester normal
Rester normal à Saint-Tropez

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8 Comments:

Anonymous Anonymous said...

pour avoir lu seulement "nouvelles sous ecstazy" je lui reprocherai de s'enfermer dans son petite monde doré et de creuser pour trouver des problèmes. Enfin cela dit c'est très plaisant à lire. bien à toi sly, à bientôt j'espère!

8:54 AM  
Anonymous Anonymous said...

Effectivement, tu t'es attaquée à un livre difficile. Plus accessibles sont "L'amour dure trois ans", "99 francs" ou "L'égoïste romantique".

Frédéric Beigbeder est aussi l'homme qui est capable d'écrire dans "Dernier inventaire avant liquidation" :
"N'oublions pas que derrière chaque page de ces monuments d'un siècle révolu se cache un être humain qui prend tous les risques. Celui qui écrit un chef d'oeuvre ne sait pas qu'il écrit un chef d'oeuvre. Il est aussi seul et inquiet que n'importe quel auteur ; il ignore qu'il figurera dans les manuels et qu'un jour on décortiquera chacune de ses phrases - c'est souvent quelqu'un de jeune et solitaire, qui travaille, qui souffre, qui nous émeut, nous fait rire, bref, nous parle."

A bientôt oui, chère Agathe !

2:42 PM  
Blogger pop corn said...

pas lu je l'avoue, par contre là je suis dans Céline et effectivement, c'est quelque chose!

4:42 AM  
Anonymous Anonymous said...

il existe 2 especes dans le genre: 1.celui qui veut etre un ecrivain et 2. celui qui veut etre appelé comme ecrivain.
nous pouvons observer cette phenomen dans l'art aussi dailleur
donc decidons nous...

4:59 PM  
Anonymous Anonymous said...

Le débat se déplace. Qu'est-ce alors qu'un écrivain ?

Le dictionnaire Larousse nous dit :
écrivain : nm. Auteur, homme ou femme, qui compose des livres.

On trouve aussi dans le même champ lexical :
écrivailleur : nm. Auteur fécond mais sans talent.
écrivassier, ière : n. Personne qui a la manie d'écrire, qui écrit beaucoup et mal.

Il faut donc choisir son parti parmi ces termes, que l'on peut encore décliner. Tout le reste n'est qu'une affaire d'époque, de lieu, et de goût, me semble-t-il.

1:02 AM  
Anonymous Anonymous said...

Mais si celui qui veut se faire appeler écrivain réussit à nous faire croire aux histoires les plus folles, c'est un écrivain! Peu importe ses intentions, il doit juste nous prendre par la main et nous emmener ailleurs

4:13 PM  
Blogger pop corn said...

après il y a des exigences. comme Duchamp disait qu'il y a du bon art et du mauvais il y a des romans de gare, des livres majeurs et entre les deux tous les degrés de la gamme.j'ai lu et apprécié pas mal de livres qui ne tiendraient pas la comparaison avec.. par exemple Don Quichotte.

4:02 AM  
Anonymous Anonymous said...

Chacun a sa sensibilité et cela change toute la donne... En plus de la capacité de l'écrivain/auteur il y a les attentes du lecteur, ses rêves et sa poésie. Et c'est ça qui va révéler ou non la magie du livre. Finalement l'auteur n'est rien sans son lecteur. Sans cette dualité, il ne reste que celui qui a couché des mots sur du papier. S'il trouve son public, il devient L'écrivain. Sinon il n'emmène personne.

1:13 AM  

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