Wednesday, July 11, 2007

Quartett, de Heiner Müller, m.e.s Robert Wilson


Au Gymnase, juste avant la représentation de Quartett, avec Isabelle Huppert et Ariel Garcia Valdès. 6ème rang, centré, 30 euros la place, en tarif réduit ! Toile de fond grand siècle : 4 figures façon Watteau, décor champêtre. Femmes dénudées, instruments de musique, galants attentifs.

La salle se remplit de bavardages, folle cohue, entre oranges amères et travaux domestiques. Est-ce que Jean-Philippe a-t-il pu venir ? Le public des théâtreux qui exaspère tant. Où est la passion dans tout cela ? Et le recueillement ?

Bernard Stiegler parle de réenchanter le monde. Je pense aux enfants et à leur capacité à s'émerveiller de tout. Il faut retrouver cet état de grâce, plus tard, après la corruption des choses.

Corruption des choses, des gens et des sentiments, c'est justement ce dont parle la pièce, adaptée des Liaisons dangereuses. Tous les moyens théâtraux y sont mis à contribution, y compris les jeux sonores. Tout y passe, jusqu'aux distorsions des voix, qui font grincer les dents de certains spectateurs.

"La plus grande chute est celle qu'on fait du haut de l'innocence."

Beaucoup de sentences de cet acabit. Un texte charmant et lancinant, des répliques répétées à l'infini, comme une litanie de douleur.

"Je crains la nuit des corps."
Le spectacle se balade toujours, entre représentations et lectures, comme par exemple au festival d'Avignon.


Sylviane B.-L.


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